Le Portugal, pays des azulejos
1 – PROGRAMME DU VOYAGE
Lundi 8 octobre 2007
Vol TAP 431 Paris Orly 7h25 – Lisbonne 8h45
Accueil à l’aéroport – Départ vers Sintra
11h – Palais national de Sintra : ensemble exceptionnel de panneaux céramiques du 15ème au 18ème, chapelle : pavement du 15ème ; salle des Arabes : carreaux vers 1500 ; divers panneaux hispano-mauresques du 16ème ; salle des Blasons peinte par Maître P.M.P. 1710-1730, etc.
Déjeuner dans un restaurant local à Sintra
Visite de Lisbonne :
15h – Palacio Fronteira : ensemble le plus important de carreaux de faïence hollandais et portugais du 17ème, vers 1670 : premiers panneaux figuratifs hollandais (scènes de chasse), salle des batailles : panneaux bleu et manganèse ; galerie extérieure : allégorie des arts libéraux ; jardin : panneaux des chevaliers
Vers 16h30 – Archives Historiques d’Outre-Mer, quartier Junqueira (Palacio Saldanha) : salon de Pompeï : 8 panneaux de carreaux hollandais (vues de ports) 1er quart du 18ème, peints pour Joao de Saldanha de Albuquerque, maire de Lisbonne lié aux expéditions maritimes
Vers 17h30 – Nossa Senhora da Conceição dos Cardais, Bairro Alto : grand programme iconographique 1680-85 : scènes de la vie de Thérèse d’Avila par Jan van Oort, fabricant de carreaux à Amsterdam, le plus connu sur le marché ibérique ; frise avec des scènes de putti par Jan van Oort ; riche décor baroque
Dîner à l’hôtel
Nuit à Lisbonne – Hôtel Mundial
Mardi 9 octobre 2007 Visite Lisbonne :
10 h – Fondation Gulbenkian : céramiques d’Iznik et de Syrie du 16ème, lampes de mosquée, etc.
11h30 – São Roque : panneau maniériste polychrome portugais “un miracle de St Roch” par Francisco de Matos 1584, carreaux en pointe de diamant produits à Séville 1596
Déjeuner au restaurant Concha d’Ouro
14h-16h – Musée des Azulejos : panorama de la production d’azulejos depuis le 15ème siècle ; à noter : la décoration de l’église Madre de Deus – remaniée jusqu’au 19ème s. – avec des carreaux hollandais et portugais, le panneau “Panorama de Lisbonne” avant le tremblement de terre de 20,5 m de long, attribué à Gabriel del Barco vers 1700, etc.
16h30 – Convento dos Trinas de Mocambo : ancienne cuisine couverte d’azulejos
17h – Ambassade de France, Palais de Santos : salon des porcelaines : coupole tapissée des porcelaines chinoises antérieures à 1755, chapelle du 17ème, sacristie
Dîner à l’hôtel
Nuit à Lisbonne – Hôtel Mundial
Mercredi 10 octobre 2007
8h45 – Départ par Belem et le pont du 25 avril vers Vila Nogueira da Azeitão,
Quinta da Bacalhôa : panneaux hispano-mauresques, panneau “Suzanne et les vieillards” (Anvers 1565) et panneaux influencés par les majoliques italiennes 1570
Vila Fresca de Azeitão, église de São Simão : azulejos “tapis” vers 1650
Sesimbra, chapelle du château : panneaux bleu et blanc vers 1760
Route de corniche “Estrada de escarpa” sur la baie de Setubal
Setubal, Castelo de São Filipe – déjeuner à la pousada dans le château
Visite de la chapelle du château : panneaux par Policarpo de Oliviera Bernardes 1736
Eglise de Jésus, style manuélin fin 15ème : colonnes torsadées, carreaux du 17ème et du 18ème s., église Santa Maria da Graça : panneaux bleu & blanc, entourage polychrome, vers 1760 ; édifice de la confrérie du Corpo Santo : panneaux par Maître P.M.P. 1740, chapelle baroque
Dîner à l’hôtel
Nuit à Setubal – Estalagem do Sado
Jeudi 11 octobre 2007
Palmela – site et vue extérieure du château
Arraiolos, village typique : église da Misericordia, panneaux bleu & blanc vers 1760 ; église du couvent dos Loios (N. Senhora de Assunção), panneaux par Gabriel del Barco v. 1700, peintre espagnol installé à Lisbonne
Déjeuner à la pousada dans l’ancien couvent dos Loios
Visite d’Evora, université ancienne : salle d’apparat : panneaux polychromes 1re moitié 17ème, cloître et salles de cours : personnages d’accueil 18ème s. par Maître P.M.P., panneaux 18ème sur les disciplines enseignées ; église dos Loios : nef par Antonio de Oliveira Bernardes 1711, chœur polychrome 17ème s., sacristie : panneaux 16ème s. ; cathédrale : autels baroques ; église da Misericordia : panneaux par A. de O. Bernardes 1716
Route jusqu’à Obidos
Dîner à l’hôtel
Nuit à Obidos – Albergaria Josefa
Vendredi 12 octobre 2007
Visite de Obidos, église da Misericordia : azulejos “tapis” 1ère moitié 17ème ; église Santa Maria : premiers revêtements bleu & blanc portugais 1676
Peniche, N. Senhora dos Remédios : scènes de la vie de la Vierge par Antonio de Oliveira Bernardes vers 1720
Nazaré, déjeuner . Eglise Nossa Senhora : carreaux hollandais par van der Kloet 1709, couloir d’accès à la sacristie : Assomption de la Vierge par Antonio de Oliveira Bernardes 1714
Alcobaça, abbaye du 13ème : salle des rois : azulejos 1760, statues en terre cuite 18ème, etc.
Dîner à l’hôtel
Nuit à Obidos – Albergaria Josefa
Samedi 13 octobre 2007
Batalha, monastère gothique du 14ème : chapelle du fondateur, cloître manuélin, salle capitulaire, chapelles inachevées
Coimbra, vieille ville
Université : bibliothèque : plafond en trompe l’œil et cloître : azulejos 2ème moitié 18ème ; ancienne cathédrale du 12ème : carreaux mudejar fin 15ème – début 16ème, panneaux narratifs 18ème par Manuel da Silva 1720-1724 (atelier d’Agostinho de Paiva à Coimbra), retable, cloître ; monastère de Santa Cruz (vue extérieure) ;
Déjeuner
Arrivée à Porto et début de visite de la ville
São Francisco, exceptionnels retables baroques
Sé (ancienne cathédrale) : cloître décoré avec des azulejos “grande production” réalisés par Valentim de Almeida 1729-31 et Antonio Vital Rifarto 1734, salle capitulaire : azulejos bleu & blanc 18ème et plafond à caissons
Eglise Sainte Catherine : façade avec azulejos fin 19ème
Dîner libre en ville
Nuit à Porto – Hôtel Mercure Batalha
Dimanche 14 octobre 2007
Suite de la visite de Porto :
Igreja do Carmo : autel baroque, panneau extérieur d’azulejos 1912
Igreja das Carmelitas : autel baroque
Hall de la gare de São Bento : scènes de la vie portugaise en azulejos par Jorge Colaço 1915
Tour des quartiers ouest de la ville jusqu’à l’océan
Nossa Senhora da Serra do Pilar : belvédère sur le Douro
Quartier Ribeira : panneau d’azulejos “Ribeira Negra” par Julio Resende 1986
Déjeuner – croisière sur le Douro
Visite d’une cave de porto à Vila Nova de Gaia.
Vol TAP vers Paris : TP 496 Porto 19h, Paris Orly 21h55.
2 – NOTES SUR LES AZULEJOS
“Cinq siècles d’azulejos”
Par Maria Botelho, accompagnatrice du groupe du 8 au 12 octobre 2007
“Les azulejos constituent tout simplement la production la plus originale de la culture portugaise !
Vieille de 5 siècles, par sa grande capacité descriptive (avec peu de moyens…), par son effet scénographique à la fois descriptif et monumental, par sa richesse chromatique et par son impact décoratif énorme, l’azulejo est devenu l’allié privilégié de l’architecture, tant d’intérieur que d’extérieur, ainsi que le miroir d’un dialogue multiculturel et de l’évolution de sa propre société – de la sagesse musulmane à travers l’esprit de la Renaissance et les découvertes portugaises, jusqu’à la grande production du XVIIIe siècle et l’éclectisme du XIXe et du XXe siècle.
Parce qu’il est des œuvres devant lesquelles on ne reste pas indifférent… je vous invite à vous émerveiller !
Les marques de l’originalité portugaise :
– L’usage continuel pendant cinq siècles
– La préférence pour les compositions monumentales
– L’enrichissement visuel de l’architecture (par la mise en place diagonale des azulejos)
– Le remontage géométrique de l’espace et l’effet dynamique surprenant opérés par les lignes obliques prépondérantes sur les revêtements abstraits
– L’augmentation du champ visuel dans les compositions figuratives et ornementales par le biais de l’introduction de la perspective et de la construction tridimensionnelle de l’espace
– L’attention portée aux encadrements
– La capacité de métamorphoser les espaces
– La liberté d’expression, la naïveté, la créativité (présentes dans l’interprétation de modèles érudits) et la fantaisie des solutions
– Le dessin sensuel et l’usage harmonieux de la couleur
– Le développement d’une peinture spécifiquement céramique (notamment avec l’adoption vers la fin du 17ème siècle de la peinture bleu de cobalt)
– La capacité de transmettre les valeurs humaines par le biais des images
– La capacité d’absorption de plusieurs éléments sans pour autant perdre sa personnalité (expansion mondiale – découvertes portugaises et les échanges commerciaux avec l’Orient)
– Le travail très créatif des carreleurs qui ont su, presque par intuition, appliquer l’azulejo à l’architecture en jouant avec ses formes, ses couleurs et improvisant des situations ornementales naïves et efficaces.
15ème-16ème siècles : La tradition mudéjare
Les azulejos hispano-arabes sont importés de Séville vers 1503 (première utilisation au Portugal).
Au Portugal subsiste le goût mauresque de revêtements décoratifs des espaces – une espèce d’horreur du vide. Motifs : arabesques, croix, étoiles, entrelacs, motifs végétaux (feuilles de vigne ou figuier).
Les techniques :
« alicatados » : plaques d’argile colorées aux formes géométriques placées comme un puzzle
« cuerda seca » ou « corde sèche » : pour isoler les surfaces à émailler, les artisans creusent des sillons dans le carreau d’argile et les remplissent d’huile de lin mélangée à du manganèse pour obtenir des lignes de séparation
« arista » ou « arête » : pour séparer les émaux, on utilise des moules en bois creusés de sillons figurant les dessins; appliqués sur l’argile humide ils laissent l’empreinte du dessin délimité par une arête.
16ème siècle : L’influence italo-flamande (érudition maniériste)
Développement de la technique de la majolique en Italie : diversification des compositions, intégration d’éléments narratifs et décoratifs.
Influence flamande : ferronnerie et couleurs foncées.
Influence italienne (Renaissance) : grotesques.
Céramistes flamands venus à Lisbonne (vers 1570) : démarrage de la fabrication d’azulejos au Portugal (production portugaise).
Thématique : religieuse, mythologique, allégorique.
Haut niveau d’exécution technique (maîtres en dessin et peinture), raffinement et érudition, impossible de maintenir tant sur le plan artistique que sur le plan économique.
17ème siècle – I : les azulejos en échiquier / produits en série
– 1580-1640 : Crise économique et perte de l’indépendance nationale
Fin du XVIème siècle et début du XVIIème : réalisation de compositions en échiquier, moins coûteuses que les panneaux monumentaux.
Azulejos monochromatiques (verts/blancs ou bleus/blancs) dont l’alternance créait des compositions décoratives sur les murs : rythmes diagonaux, solutions géométriques ; utilisés surtout dans les églises.
Donnent une importance accrue au travail du carreleur.
Les encadrements rectilignes aident à l’intégration de l’azulejo dans l’architecture.
L’application de ces compositions est complexe et lente, donc dispendieuse.
– Début de la production d’atelier au détriment des œuvres d’école
17ème siècle – II : la liberté d’interprétation
Des artisans – décorateurs exécutent des azulejos produits en grande quantité et d’application facile (compositions du type « tapis »), inspirés des gravures et des tissus brodés à la mode en Europe ; polychromie accentuée, expansion de la créativité
Encadrements, bordures et frises aident à l’intégration de l’azulejo dans l’architecture
Interprétation naïve des compositions érudites (inspirée des schémas maniéristes)
Exemples : les devants d’autel, inspirés des tissus exotiques en provenance de l’Inde, adaptation de la thématique profane orientale (fertilité, vie et complémentarité des sexes) à la symbolique catholique.
17ème siècle – III : la diversité figurative
Après 1640 : reprise économique, aisance de la noblesse, reconstruction de demeures aristocratiques.
Panneaux figuratifs : représentations profanes destinées aux palais, scènes de
« singeries » (intention caricaturale et critique de la société), figures mythologiques (inspirées des thèmes classiques), scènes des mœurs (Pays-Bas 17ème siècle), scènes de chasse/guerre.
1660-1680 : essor momentané de la polychromie (contour au manganèse/foncé) : grand effet visuel, cache une naïveté structurale des artisans sans formation académique.
Développement de la peinture en bleu de cobalt sur émail blanc initialement avec contour en manganèse remplacé après par le contour en bleu (les panneaux figuratifs gagnent plus de liberté, devenant plus personnalisés – ex. panneaux des chevaliers ancêtres des Mascarenhas « Galerie des Rois » et panneaux allégoriques de la Galerie des Arts (palais Fronteira).
17ème-18ème siècles : l’importation d’azulejos hollandais
La période d’importation de panneaux d’azulejos hollandais se situe entre 1675 et 1715. Il s’agit d’oeuvres réalisées par des peintres professionnels avec formation académique (Jan Van Oort et Van der Kloet).
– La supériorité technique et les peintures de couleur bleue – faisant référence à la porcelaine chinoise – plaisent au public portugais (couches sociales dominantes) : phénomène de mode.
Mais c’est une peinture froide manquant de volume.
Influence hollandaise se traduit par les vases de fleurs (« albarradas ») et les azulejos à motif détaché.
– La concurrence des produits hollandais oblige les ateliers nationaux à réagir et à élargir leurs horizons culturels/artistiques sans pour autant rompre avec la tradition portugaise.
En présence des nouveaux azulejos portugais, ces importations sont naturellement délaissées.
18ème siècle : le cycle des Maîtres
Fin du 17ème siècle : le peintre d’azulejos récupère son statut d’artiste et signe ses travaux.
Gabriel del Barco (peintre espagnol arrivé à Lisbonne débute son travail en 1690) introduit le goût pour une plus grande exubérance des ensembles décoratifs, en développant une peinture spécifique de l’azulejo en bleu de cobalt.
– Début de l’âge d’or de l’art des azulejos au Portugal, le Cycle des Maîtres (1700-1740), en réaction aux importations hollandaises
Une formation en dessin et peinture à l’huile permet la représentation de la perspective sur des surfaces plates, l’augmentation du champ visuel, un traitement plus libre et plus pictural des illustrations, le lyrisme des paysages, des ornements baroques (pilastres, festons, guirlandes, feuilles d’acanthe, médaillons, putti), la composition proportionnée des figures, les effets de volume.
Maîtres António Pereira, Manuel dos Santos, António de Oliveira Bernardes, son fils Policarpo de Oliveira Bernardes et P.M.P. développent une voie érudite.
18ème siècle : la grande production sous le roi Jean V
– Grande Production (vers 1720 – augmentation de la fabrication d’azulejos, due également aux nombreuses commandes en provenance du Brésil) : coïncide en partie avec le règne de D. João V (1706-1750)
Production en série et répétition des motifs : lambris d’« albarradas » : simplification de la peinture des scènes et attention aux encadrements (très recherchés : grande importance scénographique ; souvent découpés) ; thèmes religieux, scènes bucoliques, mythologiques, de chasse et de guerre, fêtes galantes et figures d’accueil (mise en scène baroque).
18ème siècle : le rococo
Vers 1750 : Adoption d’une grammaire décorative influencée par le style Régence français, mais surtout par le Rococo au travers de gravures en provenance d’Europe Centrale.
– Retour à l’exubérante polychromie
Les panneaux figuratifs montrent, en majorité, des scènes galantes et bucoliques inspirées des gravures de Watteau.
Création de l’azulejo « pombalino », (moins coûteux, fonctionnel et vite fait) d’après le marquis de Pombal, utilisé dans la reconstruction de la ville après le tremblement de terre de 1755 :
excellent effet dynamique ; encadrements rocaille et aile de chauve-souris.
Sur les façades des édifices apparaissent de petits panneaux de dévotion – registos – pour se protéger contre les grandes catastrophes.
18ème-19ème siècles : le néoclassique
Les azulejos renvoient aux fresques sur fond blanc, sans ornements, qui acquièrent une légèreté et une grande variété de thèmes et de compositions.
– Panneaux ornementés de décorations délicates, à la polychromie raffinée et sans expression de volume
19ème siècle : les façades en azulejos
Vers 1850 et sous l’influence du Brésil où les azulejos protégeaient les façades de l’érosion provoquée par la pluie et refroidissaient les intérieurs par le biais de la réflexion de la chaleur, les azulejos passent des espaces intérieurs à l’extérieur – les azulejos de production semi industrielle recouvrent des milliers de façades.
– Usines à Lisbonne (Viúva Lamego, Sacavém, Constância, Roseira), à Porto et à Gaia (Massarelos, Devezas)
Les façades, par leur couleur et les variations de lumière, sont des éléments fondamentaux de l’identité urbaine portugaise.
19ème-20ème siècles : les éclectismes
– Variété de scènes figuratives et création de compositions “d’auteur”, miroir de la culture éclectique du Romantisme
Ferreira das Tabuletas : motifs d’inspiration maçonnique, vases de fleurs, figures allégoriques traitées en trompe l’œil.
Jorge Colaço : panneaux à caractère nationaliste et historique.
20ème siècle – I : de Bordalo Pinheiro à Jorge Barradas
1900-1930: goût pour le Revivalisme éclectique et les façades recouvertes d’azulejos.
Rafael Bordalo Pinheiro (1847-1905) expérimente la céramique artistique dans l’usine de faïences de Caldas da Rainha où il produit des azulejos Art Nouveau.
Jorge Barradas (1894-1971) débute son activité – très centrée sur une stylisation figurative et une recherche raffinée d’effets céramiques – en 1945 dans la fabrique Viúva Lamego, où il s’érige en Maître de la Céramique et récupère cet art.
20ème siècle – II : la rénovation des années 50 (les dessinateurs)
– Adhésion à des modèles fonctionnalistes internationaux dans l’architecture
Une nouvelle génération d’architectes invite de jeunes artistes tels que Júlio Resende (1917-), Júlio Pomar (1926-), ou Sá Nogueira (1921-) à créer des panneaux d’azulejos pour beaucoup de bâtiments et d’espaces urbains construits à l’époque.
Développement d’infrastructures urbaines nouvelles telles que le métro de Lisbonne.
Les stations de métro édifiées jusqu’en 1972 sont recouvertes de compositions d’azulejos dessinées par Maria Keil (1914-).
20ème siècle – III : la rénovation des années 50 (les céramistes)
Après J. Barradas, de jeunes artistes comme Manuel Cargaleiro (1927-) s’intéressent à la peinture de l’azulejo et à l’exploitation de la plasticité de la terre cuite et des qualités insoupçonnées des matériaux.
Querubim Lapa applique une pensée visuelle moderne à la céramique qui sert maintenant de revêtement (fin des années 50). D’autres, comme Cecilia de Sousa (1937-) et Manuela Madureira (1930-), l’ont aussi développée.
Júlio Resende (1917-) exerce, à Porto, une importante activité de céramiste en articulation avec des projets d’architecture moderne.
20ème siècle – IV : d’autres projets pour l’azulejo
– logique fonctionnaliste de valorisation esthétique des espaces urbains quotidiens
Eduardo Nery réutilise les azulejos pour la création d’ambiances actualisées, dans un premier temps par l’exploration de mécanismes optiques purs, puis par l’analyse du sens des images traditionnelles sur les azulejos du 18ème siècle.
João Abel Manta (1928-), sonde les possibilités du revêtement en azulejo, s’inspirant des immenses panneaux figuratifs du passé, souvent démembrés et réutilisés sur les murs.
20ème siècle – V : les grandes campagnes du métro de Lisbonne
On doit au Métro de Lisbonne l’application monumentale d’azulejos, commencée dans les années 50, ainsi que les principales campagnes actuelles pour une nouvelle implantation de l’azulejo dans les espaces publics.
Vieira da Silva, Júlio Pomar, Cargaleiro, Sá Nogueira et Eduardo Nery ont été choisis pour réaliser les revêtements en azulejos des nouvelles stations de métro.
Avec l’inauguration de nouvelles lignes jusqu’en 1998, le Métropolitain invite aussi bien des artistes vétérans tels que Júlio Resende (1917-), Querubim Lapa (1925-), Menez (1926-1995), Cecilia de Sousa (1937-), Martins Correia (1910-1999), Joaquim Rodrigo (1912-1997) que des auteurs plus jeunes tels que Jorge Martins (1940-), Costa Pinheiro (1932-), Graça Pereira Coutinho (1944-) à exécuter de nouveaux revêtements ; les travaux de Zao-Wo-Ki (1921-1998), Sean Scully (1945-) et Hundertwasser (1928-) ont ajouté une touche internationale à cet ensemble décoratif.
20ème siècle – VI : d’autres grands travaux publics
L’utilisation de l’azulejo et le goût portugais pour des revêtements monumentaux en céramique sont toujours d’actualité : remodelage du nord-est de Lisbonne lors de l’Exposition universelle de 1998.
Les azulejos industriels utilisés par Pedro Cabrita Reis (1956-) et Pedro Casqueiro (1959-), ainsi que les matières céramiques présentes dans les créations figuratives sensuelles de Ilda David (1955-) ou de Fernanda Fragateiro (1962-), trouvent écho dans le travail pour l’Oceanário de l’architecte américain Ivan Chermaieff qui a repris la tradition des azulejos de type industriel.
Les techniques artisanales ne sont pas négligées et sont mises en œuvre par les jeunes artistes (Luis Camacho et Bela Silva).